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Les vivants et les morts
Je l’ai terminé il y a une semaine et ce bouquin me trotte encore dans la tête de temps en temps. Surtout dans la période de grève actuelle ! Gérard Mordillat raconte la fin d’une usine : la “kos”, et les tentatives des ouvriers pour sauver leur emploi. C’est noir. On sait malheureusement comment ça finit. Quelle marge de manoeuvre ont-ils ?
Le côté “documentaire” du livre est très bien fait et montre la puissance de rouleau compresseur d’une économie mondialisée et déshumanisée. Mais c’est aussi une galerie de portraits très bien réussie : il y a surtout Dallas (rien à voir avec la série, dixit l’auteur, mais plutôt avec la mythologie) jeune mère de famille passionnée, qui fait partie de la première “brouette” de licencié(e)s de la Kos, Rudy son mari, qui fait partie des grévistes “durs”, Lorquin, la figure locale de l’usine, estimé et respecté par tous et néanmoins renvoyé lui aussi et Florence, la journaliste.
Certains choisissent la vie et le combat contre l’impossible, les autres composent avec le réel et meurent à petit feu. Un livre qui se dévore et nous fait réfléchir.
Alors, nous, on fait quoi maintenant ?
Frédérique ! Très heureuse de te lire à nouveau. Je ne connaissais pas ce bouquin, merci de nous le faire découvrir. Je ne sais pas si tu aimeras mais moi il m’a plu et amusée “Le gène du doute” de Nikos Panayatopoulos, roman Gallimard de 2004 (tu peux aller voir le résumé entre autres sur Amazon). Réflexions intéressantes pour les créateurs en tous genres.
Pour répondre à ta question “et nous, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?”, je me la pose souvent mais je refuse la défaite et le renoncement quitte à ce que ça ne serve à rien, j’aurais tout d emême essayé …
Pour une fois, c’est moi qui l’ai lu en premier ! Même que c’est moi qui ai dit qu’il était bien, na !
Je viens de terminer “Permission” de Céline Curiol. Ca fait froid dans le dos : une “Institution” où les employés se donnent corps et âme (ils habitent même sur place et doivent être célibataires), où tout est prévu, codifié, réglé.
Mais … un jour … je ne vous en dit pas plus.
L’écriture m’a fait penser à Georges Perec dans W ou le souvenir d’enfance, mais aussi par certains aspects à l’invention de Morel par Buoy Casares (à lire absolument si ce n’est pas déjà fait).
Je ne connaissais pas du tout cet auteur qui semble pourtant avoir déjà du galon bien que jeune.