Armorique et bouts d’ficelle

A propos

Commentaires postés par Anne

Affiche 1 pour 3 de 3 commentaires

Atelier n° 3

Ils m’ont dit : « T’as intérêt à faire un effort ! T’as pas l’choix ! Tu te fringues pour l’occasion ! ». Parce que, d’habitude, je me fringue pas peut-être ? Je me sens tellement mieux dans un bon pantalon en velours, un pull marin, mon caban bien épais sur le dos. Je m’y suis pris hier soir au cas où je ne retrouverais pas la panoplie au complet. Ma femme me regardait en riant quand je pestais contre cette cravate que je ne retrouvais pas. Le fou rire qu’elle a eu quand j’ai fait l’essayage final. Ca faisait bien 30 ans qu’elle ne m’avait pas vu déguisé comme ça. Maintenant, c’est sérieux, je vais me retrouver devant les officiels. Mais quelle idée ils ont eu de demander la médaille du travail ? Arh… le col de ma chemise me gêne, la cravate me sert… Je dois avoir l’air d’un pingouin. En tout cas, j’ai gardé une chose : ma casquette ! D’accord, j’ai pris celle des grands jours, l’autre était un peu avachie, tâchée même m’a dit ma femme… « Tu devrais t’en acheter une nouvelle ! » Moi, je suis comme les mômes d’aujourd’hui avec leur doudou. Un neuf, c’est pas pareil. J’ai l’impression que mes fringues me déteignent sur la tronche. Habillé comme ça, je me sens coincé, je peux même pas sourire. Mais qu’est-ce qu’elle a à me regarder comme ça cette femme ??… Elle a jamais vu un pingouin coincé dans son costar, qui part se faire épingler simplement pour avoir juste bien fait son travail toute sa vie.

Comment Posté par Anne sur 8 février 2007 à 12:00

La passe à 10

Pas très à l’aise, j’vous connais pas ! J’ai essayé quand même… Et comme Michaël me laissait un joker, ben… j’ai pas fini grand chose… J’avoue, mon côté môme en rigole un peu. J’ai hâte de connaître la suite. Merci pour l’invitation. A plus… anne

Comment Posté par Anne sur 8 février 2007 à 11:32

La vieille jeep roulait vers le lieu du rendez-vous. Comme un vieux cheval qui connaît par cœur son chemin. Pouvait pas vraiment compter sur John, perdu dans ses turbulences du dedans. Entre l’enfance, et même avant, et sa vie d’aujourd’hui. Entre le souvenir du visage de sa mère, triste et si doux à la fois, comme lumineux, au-delà du temps, et celui austère du père. La lumière ? Comme les toiles du douanier Rousseau… Le Grand Palais… Le frangin sorti d’on ne sait où…
« Comment maman… »
L’homme pouvait admettre, comprendre, excuser. L’enfant en lui, non.
« Les parents, c’est un tout ! Ils pouvaient pas faire ça… »
La pluie, fine au départ, s’aggravait. Des trombes d’eau. Retour dare-dare à la réalité :
« J’vois rien avec ses foutus essuie-glaces. Depuis l’temps que j’dis que j’vais les changer… »
Sans compter les phares qui n’étaient pas vraiment de toute jeunesse. Il approchait de la grève. Il prenait toujours ce bout de route, un peu sinueuse, perchée au-dessus de la côte rocheuse. Quand il passait là la nuit, s’il n’avait pas sous les yeux les horizons marins à perte de vue, il les avait dans la tête. Comme un répit dans ses soucis d’enfant. Arrivée à la grève, il aperçut les autres voitures. John en avait presque les larmes aux yeux. Le club des 4 au grand complet ! Accolades fraternelles.
« Alors ?!… viendra ? viendra pas ?»
Arthur avait apporté du café.
« Il est pas encore 20h… »
Patrick allumait sa pipe.
« La pluie s’est arrêtée… »
Les bouts de phrases ponctuaient ces minutes d’attente. Sans hâte.
« Regardez ! les phares là-bas… »…

Comment Posté par Anne sur 8 février 2007 à 11:28

«« Retour à la page Stats