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"Moi, je…"
Cela faisait un petit bout de temps que nous ne vous avions pas sollicités. Oui, enfin bon, ce n’est pas tout à fait exact, mais beaucoup ont renoncé… On ne citera pas de nom…
Bref, retour à un petit jeu, avec ce coup-ci une photo comme point de départ.
La photo en question est tirée de ma collection personnelle mais chut ! je ne dévoilerai rien sur les personnages en présence. D’ailleurs, je ne sais pas qui c’est (ou presque…).
Belle petite brochette, non ?
La consigne sera on ne peut plus simple :
Choisissez un personnage (voir le petit croquis ci-dessous pour les numéros) et faites-le parler.
Qui est-il ? Que fait-il là ? A vous de voir ce qu’il a à nous dire…
Seule contrainte, commencer par “Moi, je…”.
A vos claviers…
Je prends la numéro 4. Et oui, je suis assez prise en ce moment, j’écris d’autres choses dont mon avenir dépend donc je l’avoue: oui j’ai un peu laissé tomber vos ateliers.
Moi, je me demande ce que l’on sera devenus dans quelques années…J’aimerais bien que des moments comme ceux-là durent encore et encore, que l’on soit amis pour la vie et que la vie nous épargne toutes ls souffrances des adultes. Paul a l’air si fier dans sa salopette bleue. Il me fait rire à se prendre pour le chef de la bande, aujourd’hui c’était sortie en “mer” alors Jojo et Ludo ont mis leur béret, juste pour paraître plus vieux loups de mer!!! Ah ces deux-là, ils sont inséparables et Anette qui ne voit pas qu’ils sont amoureux d’elle et se battent pour elle. Il va être un peu fier le Jojo d’être à côté d’elle sur la photo! Deux mois, nous allons avoir deux mois pour rattraper tous ces mois où l’on était tous séparés, c’est bien les vacances chez les grands-parents, ça nous permet de nous retrouver tous les ans et comme tous les ans, on pose pour figer notre jeunesse, notre insouciance, notre amitié. Et, même si cette année, je ne suis pas à côté de Paul, au moins il sera en premier plan et je pourrais passer des heures à le regarder… Tiens, il commence à pleuvoir, je sens que l’on va finir l’après midi dans la grange à faire des batailles de paille…
Moi, c’est Ludo, dit Le Lièvre pour les intimes. L’été dernier, j’ai pulvérisé le record de vitesse à la fête du village, fallait courir du bois aux grives au pied de la fontaine, en face de l’église. “Un vrai miracle, ce gamin !” qu’il a dit, l’curé. Et oueh, petiot, on aurait pas parié sur moi tellement qu’j'étais chétif. C’est comme Pierrot, c’est le plus p’tit du groupe et le plus peureux aussi. J’reste à côté d’lui pour l’rassurer mais cet aprem, sur la barque, il en menait pas large le Pierrot, il arrêtait pas d’dire ” Ben alors, si j’aurais su, je s’rais pas venu.” C’est l’vieux Marcel qui nous a proposés de monter sur sa barque, on était tous là, surtout Simone qui m’plaît bien, j’crois même qu’j’suis amoureux, mais les filles, c’est compliqué, en plus, elle est tout le temps en train de regarder Paul, le beau Paulo quoi. Simone, elle croit que j’m'intéresse à Anette, comme Jojo, mais c’est pas vrai. Le week end prochain, c’est la fête du 14 juillet, peut-être bien que j’pourrais tenter ma chance. Allez, si je gagne encore la course du village, ça veut dire qu’elle est amoureuse de moi !
Moi j’ suis le 6, c’ui qu’est à gauche sur la photo. C’est toujours pareil, Gégé il est toujours à la bonne place, fier comme pas deux, on voit qu’lui ! Avec ses treize ans y crâne, y fait l’malin. En plus, lui, y sait nager et puis sa mère à lui, elle l’oblige pas à mettre son béret tout l’temps. J’voudrais bien avoir une belle salopette comme lui. Moi, j’suis v’nu parce qu’y a les filles. J’voulais pas m’faire traiter d’poule mouillée mais en fait, j’aime pas trop être sur la barque, y’a rien à faire. J’préfère courir dans les champs et les chemins, aller poser des collets et tirer des grives avec ma fronde. Sur ces coups là, le Gégé, y peut aller s’ rhabiller ! Y’a pas meilleur que moi. Mon père y dit toujours : ” tu s’ras p’t être pas fonctionnaire, mais au moins tu pourras survivre. Dans une semaine, c’est la rentrée et là, on va pas rire : j’vais être dans la classe du directeur et il m’a prévenu : Pierrot, si tu veux pas d’problèmes, va falloir en mettre un coup. T’as intérêt à faire tes devoirs tous les jours et à pas te faire remarquer. Ton père, y voudrait bien que tu obtiennes le certificat, ça le rendrait fier et puis, on sait jamais ça peut toujours servir. En tout cas, le Gégé y s’ra plus là. Il part en pension chez les frères. Ca va nous faire drôle de plus l’voir quand même.
Moi, j’ai le mal de mer…
Sur la photo on ma mis le numéro 3; moi, j’aime pas les numéros, je m’appelle Alain et je veux pas qu’on m’appelle autrement, surtout quand j’ai le mal de mer. J’étouffe ici, ils prennent toute la place, et ça sent le vieux goudron et le vieux poisson; ça vous pouvez en être sûr, je serai jamais marin et quand je serai grand je serai riche et je partirai en vacances en ville, là où c’est tout plat, et où ça ne bouge pas sous les pieds.
Si seulement ils pouvaient enlever leurs bras de mon cou…mais non, ils font semblant, ils veulent faire croire qu’on est contents d’être là…il y a que Bernard qu’on voit pas…c’est lui qui prend la photo avec l’appareil de son grand-père, vous savez, la boîte qui ressemble à un accordéon.
Et ben non, moi je veux pas leur sourire, moi je veux pas être là, on m’a obligé, pour que je reste pas tout seul à la maison pendant que les parents travaillent. Ils disent que ma grand-mère elle perd la tête et qu’elle peut plus s’occuper de moi; c’est pas vrai et au moins ma grand-mère, elle me parle, elle me dit que je suis gentil avec elle et elle me raconte des tas d’histoires de quand elle était jeune pendant la guerre de 14, quand mon grand-père il était marin…..oh j’ai mal au coeur!!!!!!!!!