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Petite leçon de statistique
Ce billet a été écrit le Vendredi 20 avril 2007 par Michaël qui l'a rangé dans : On vit.
Profitons des dernières heures de la campagne officielle pour l’élection présidentielle pour mener ensemble quelques réflexions statistiques.
Pour cela, faisons abstraction des sondages. De toute façon, si on essayait d’en tenir compte, on en arriverait (pour ceux que j’ai entendus ce matin) à la conclusion suivante :
Selon les différents instituts de sondage, M. ou Mme Untel est crédité de 22 à 27% d’intentions de vote avec une marge d’erreur de 3%. Ce qui revient à dire que ce M. ou ce cette Mme Untel est en fait crédité de 19 à 30% d’intention de vote. Problème, il y a encore 30 à 40% d’indécis… Bref, on ne sait rien, mais on fait comme si… Et après tout, on ne sait rien et c’est tant mieux, c’est justement le vote qui sert à décider, et pas les sondages.
Tout ça pour dire que si l’on fait abstraction des sondages, on en vient à parler de probabilités. Or là, chacun a autant de chance que l’autre d’être élu. M. Sarkozy (arf!) a donc 1 chance sur 12 d’être élu, tout comme Ségolène Royal, François Bayrou, Jean-Marie Le Pen (ouch !), Philippe de Villiers (re-ouch !), Frédéric Nihous (re-re-ouch !), Arlette Laguiller, Marie-George Buffet, José Bové, Olivier Besancenot, Dominique Voynet et Gérard Schivardi. Une chance sur douze. Pas une de plus. Une chance sur douze, c’est 8,33%.
Alors, me direz-vous, cela ne fait pas bien lourd ? Nenni ! Pour la Palme d’or 2007, il y a vingt-deux prétendants. On peut donc en conclure que chaque réalisateur a une chance sur vingt-deux de la recevoir. Wong Kar-Wai, Quentin Tarentino, Emir Kusturica ou Gus Van Sant ont donc 4,55% de chance d’avoir ce trophée.
Allons au bout du raisonnement, Gérard Schivardi a mathématiquement plus de chances d’être élu Président de la République Française que Emir Kusturica d’avoir une troisième Palme d’or.
Cela peut laisser rêveur, je vous l’accorde. Tout se passe comme si on nous avait menti en nous disant que les mathématiques étaient une science exacte.
En fait, fort heureusement, il n’y a rien d’inéluctable et le hasard n’a rien à voir dans l’affaire lorsqu’il s’agit de faire des choix culturels ou a fortiori politiques. Il faut essayer de rester lucide et objectif pour faire des choix les plus cohérents possibles.
Alors courage, dans quarante-huit-heures, nous serons devant nos télés ou nos postes de radios à attendre les visages des deux candidats qui iront au second tour. Désespérés ? Soulagés ? Inquiets ? Cela dépend en partie de nous… Alors votons bien !
P.S. : Si vous hésitez encore, essayez d’imaginer des personnages hybrides, certains sont quand même plus tentants que d’autres non ?
(c) Zanog