Armorique et bouts d’ficelle

J'ai maintenant un peu moins du double de l'âge de Michaël, 3 filles largement majeures, 6 petits enfants dont 5 garçons. J'habite à la campagne et je suis passionnée de lecture, d'écriture, de voyages et de cinéma. Tout ce qui touche aux différents peuples dans le monde m'intéresse également : vie quotidienne, croyances, langues, coutumes. Au jardin, le potiron est mon préféré. Je regrette de ne pas avoir au moins 9 vies comme les chats pour toujours apprendre, explorer, connaître.

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Fêter ou Commémorer Mai 68 ?

Ce billet a été écrit le Jeudi 8 mai 2008 par Françoise qui l'a rangé dans : On vous lit.

Le débat est ouvert et peut être rassembleur. J’ai lu dans un journal récemment que le mot “fêter” laissait supposer la vie encore présente alors que celui de”commémorer” devait plutôt être réservé pour les choses défuntes. Et là, je vous parle “d’un temps que les moins de … ne peuvent pas connaître” mais ils en ont entendu et en entendent toujours parler.

La génération née juste après la guerre (la seconde, bien sûr, je vous vois venir les “jeunes”) terminait son adolescence à ce moment mais on n’était pas majeur pour autant. A ce sujet il est amusant de voir combien les choses évoluent au fil du temps.

Et puisque je ne peux vous parler à la place des autres, j’évoquerai ici “mon” mai 68 !

La télévision était en noir et blanc et il n’y avait qu’une seule chaîne. C’était suffisant pour suivre les “événements”. Il y avait comme toujours Paris et le reste de la France. Mais en ce qui me concerne, j’étais assez proche d’un centre névralgique, Nantes, où l’une des premières usines à se mettre en grève et à manifester, le 2 mai, Sud Aviation, était située.

http://www.presseocean.fr/actu/mai_68_nantes_detail.php?idDoc=554590

Très vite les étudiants ont emboité le pas. Je fréquentais une école privée, non confessionnelle, où je préparais -ne riez pas -un monitorat d’enseignement ménager ! Sans être religieux, l’enseignement était des plus conventionnels et dispensé par des “demoiselles” qui ressemblaient beaucoup à des religieuses en civil et bien sûr, comme au lycée que j’avais fréquenté avant, il n’y avait que des filles. Je ne vous dis pas comment nous avons emboité le pas des étudiants des facs ! J’habitais, chez mes parents, à 10kms du centre de Nantes, environ 15 des facs et je n’aurais pour rien au monde raté une AG. Puisque tout était arrêté y compris les transports, je prenais mon vélo tous les jours pour faire le trajet. Heureusement ce mois de mai était magnifique, chaud et ensoleillé. Je devais traverser des zones industrielles le long de la Loire et passer devant les piquets de grève : les ouvriers n’avaient rien à faire d’autres que regarder les passants … et les encourager : l’atmosphère était très joyeuse et bon enfant. Que de mots ont été prononcés, que de belles idées ont été émises, quel enthousiasme et quel dynamisme ! L’époque était vraiment à l’espoir de changement pour les plus jeunes. Beaucoup, parmi les plus anciens étaient apeurés de la tournure prise, surtout des violences parisiennes. Cohn-Bendit, Geismar et Sauvageot devenaient des vedettes. (Il est amusant, quand on regarde leur parcours ensuite de voir ce qu’ils sont devenus !)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Geismar
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Sauvageot

Avec du recul (que je n’avais pas à ce moment-là) je pense que pour ceux qui avaient déjà connu la période des restrictions (nos parents) une vingtaine d’années auparavant, la joie n’était pas au rendez-vous ! Les grévistes faisaient peur tant ils avaient pris le pouvoir.

Mon père, médecin généraliste de campagne, devait aller quémander des bons d’essence de 20 litres au comité de grève de la CGT pour assurer ses visites à domicile ! Tout le monde faisait des réserves d’huile, de sucre, de farine comme à chaque période de crise. Chacun y allait de sa ruse et de sa débrouillardise pour tenter de continuer son activité et se procurer le nécessaire. Pendant ce temps, les plus jeunes étaient sur un petit nuage …

On dira ce qu’on voudra mais tout de même, bien des choses ont changé ! Pour moi, c’est surtout le style de vie, les relations interpersonnelles, la conscience de qui on est, d’où l’on vient, l’analyse des structures en place, l’esprit critique, qui ont bougé plus vite qu’ils n’auraient sans doute fait sans mai 68. Beaucoup de cadres ou de valeurs, de normes ou de conventions ont explosé à ce moment mettant en cause un ordre établi (qui souvent malheureusement s’est reconstruit d’autre façon ensuite). On était “hippie” dans tout ce que cela comporte de naïveté, d’utopie, d’anti conformisme (vite reconstitué en conformisme !). Ceux qui avaient des enfants (et il y en avait beaucoup parmi les étudiants, je n’ai jamais revu autant de sièges pour bébés dans les restau U depuis …) les emmenaient aux manifestations et aux défilés.

10 ans plus tard, en Bretagne, les mêmes “faisaient” Plogoff ! La fête ressemblait à un véritable Woodstock breton


http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Plogoff
http://www.woodstock69.com/

Bref, vous l’aurez compris, Mai 68 pour moi, est un souvenir merveilleux et ensoleillé de jeunesse, d’enthousiasme fraternel et de d’espoir d’un monde meilleur … Donc, commémoration, oui, mais aussi fête pour la transmission de l’esprit utopique.

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