Armorique et bouts d’ficelle

31 ans, Professeur des écoles. Je passe beaucoup de temps devant l'écran d'ordinateur pour écrire, créer des sites, faire des affiches, de la musique... Mais j'essaie de ne pas oublier de bricoler, cuisiner, jardiner. C'est de tout cela dont je parle ici.

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Poemas en musica

Ce billet a été écrit le Mardi 9 janvier 2007 par Michaël qui l'a rangé dans : A trier....

Les 19 et 20 décembre derniers, le salon du 615, route de Kerbrat avait des airs de petit studio d’enregistrement. On a poussé la table basse, installé les pieds de micro, tiré les cables, posé la console sur le trépied et on a pu attaquer les “balances”.

L’objectif était d’enregistrer au moins les quatre titres (voire cinq) d’un duo d’inspiration flamenca composé d’une guitare et d’une voix.

Quelques mots sur le projet

Couverture du recueil de Neruda Depuis quelques mois Yann Simon compose des musiques à partir de poèmes de Pablo Neruda. Les oeuvres mises en musique sont tirées à ce jour de deux des oeuvres majeures du poète, à savoir :

  • Vingt poèmes d’amour
  • Les vers du capitaine

Une édition de poche chez Gallimard réunit ces deux oeuvres ainsi qu‘une chanson désespérée. Cette édition a l’avantage d’être bilingue et propose des traductions de Claude Couffon et Christian Rinderknecht de très bonne qualité.

Les quatre titres prêts à être enregistrées étaient donc :

  • el amor del soldado
  • el condor
  • el amor
  • la tierra

Le titre “bonus”, quant à lui, est une composition sur la llama mortal.

Quelques mots sur le duo

Yann Simon est à l’origine du projet. C’est lui qui compose et qui est le guitariste. Il officie depuis plusieurs années au sein du groupe Laotari et passe beaucoup de temps à étudier la guitare flamenca.
Comment l’a-t-on rencontré ? Ben, au boulot ! Non content d’être musicien, cet homme-là est professeur des écoles. Il a été le collègue de Frédérique pendant deux ans avant que nous migriions dans le Haut-Léon. Et forcément, instit’ et musicien, ça faisait beaucoup pour ne pas qu’on se rencontre !

Sarah Floch, elle, je ne la connaissais pas avant ce jour-là. Rencontrée par Yann lors d’un stage de Flamenco, elle travaille depuis deux ou trois mois sur les mélodies et a apporté un peu plus de crédibilité dans la prononciation. Eh oui, ça aide d’être hispanophone pour chanter Neruda…

Quelques mots sur le parti-pris esthétique

J’ai fait le choix très vite de m’orienter vers des prises directes. Quand le temps est aussi compté que dans ce cas-là, c’est souvent la meilleure solution. L’enregistrement en prise séparé est un vrai exercice, qui demande une certaine technique et des moyens supérieurs. Cela demande aussi une plus grande préparation. On n’a pas le regard de l’autre sur lequel s’appuyer. C’est certainement plus rigoureux, mais ça vit moins qu’une prise directe. La contrepartie, c’est qu’on a moins le droit à l’erreur au moment de la prise. J’ai appris avec Serge Ciotta (le sonorisateur de La Bugade) que la prise était l’étape la plus importante.

On peut enlever des choses d’une prise au moment du mixage ou du mastering, mais on ne peut pas rajouter ce qui n’existe pas dans la prise.

Qui plus est, un duo guitare - voix se doit d’être intime, proche. La cohérence, ou plutôt la cohésion de ce petit ensemble doit être trouvée hors de tout appareillage, dans le contexte de l’enregistrement, dans la façon dont on va installer les musiciens, dans le confort qu’ils vont avoir. Les micros ne sont présents que pour capter l’existant, pas pour le composer a posteriori. C’est là une différence fondamentale entre la musique acoustique et la musique électronique surtout lorsqu’elle fait appel à des samples).

La fiche technique sommaire

Micro Stéréo Rode NT4

  • Rode NT4 pour la guitare : J’avais expérimenté ce micro lors de l’enregistrement du duo Oliver-Pariselle sur une guitare folk Martin et la finesse du grain était parfaitement rendue. Un micro stéréo de ce type est de plus plus facile à positionner qu’un couple, quoique cette question du positionnement a demandé du temps pour être le plus précis possible.
  • AKG C535 pour la voix : Le micro à tout faire par excellence ! Très souple d’utilisation, il m’était également connu autant pour des enregistrements que pour de la scène.
  • Rode NT1 pour l’acoustique de la pièce : Pour redonner un peu de chaleur à l’ensemble et lier le tout, un statique placé à équidistance des instruments, à la place d’un auditeur idéal.
  • Console Yamaha 01v : une console numérique elle aussi très souple d’utilisation et que je connais bien pour l’utiliser depuis plusieurs années. Connaître le matériel utilisé permet aussi de gagner du temps.
  • MiniDisk pour la sortie de console : Mon intention première était de faire du DirectToDisk, autrement dit de récupérer des pistes séparées (1 pour la voix, 2 pour la guitare, 1 pour l’acoustique) et de les envoyer dans un ordinateur via la carte son. Hélas, au moment de “faire le son”, j’ai constaté la présence de parasites sur la carte son. Solution de repli : le MiniDisk nous a contraint à ne récupérer qu’une seule piste Stéréo. Il a donc fallu être intransigeant sur la qualité des prises.

Le résultat

La patience finit par payer : j’ai finalisé le mastering aujourd’hui. Voici donc en moins de six minutes un tour d’horizon des cinq morceaux enregistrés (eh oui, on a même eu le temps d’enregistrer le cinquième).

  • L’introduction est tirée de Pablo Neruda lee sus poemas.
  • Le son de fin est tiré du dernier de discours de Salvador Allende le 11 septembre 1973, lors du coup d’Etat de Pinochet.

Poemas de Neruda par Yann Simon et Sarah Floch

Un commentaire

  1. Yann dit :

    Y paraitrait que ce duo sera en concert au Caravansérail, à Brest le 8 ou le 22 mars prochain. Un guitariste anonyme masqué. Mince, j’ai mis mon email, trop tard je vais être repéré, ahhh…..!