Armorique et bouts d’ficelle

31 ans, Professeur des écoles. Je passe beaucoup de temps devant l'écran d'ordinateur pour écrire, créer des sites, faire des affiches, de la musique... Mais j'essaie de ne pas oublier de bricoler, cuisiner, jardiner. C'est de tout cela dont je parle ici.

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Je me souviens quand j’avais… 1 minute, 10 ans, 100 ans

Ce billet a été écrit le Mercredi 16 janvier 2008 par Michaël qui l'a rangé dans : On écrit.

Sur une idée de Françoise, revoilà un petit atelier d’écriture.

Tout est dans le titre ou presque ; on a le droit de dire la vérité, de mentir, et même de faire les deux.

Seule contrainte : comme chez Pérec, chaque vers (libre) commence par “Je me souviens”.

On attend vos textes via la page de contact.

Juliette se souvient

Je me souviens, quand j’avais 1 minute, j’avais déjà froid aux pieds.

Je me souviens, quand j’avais 1 minute, mes parents pensaient qu’ils s’aimaient pour la vie.

Je me souviens, quand j’avais 5 ans, je suis montée pour la première fois sur une ‘ponette’ elle s’appelait Sucette, elle sentait fort mais j’aimais bien.

Je me souviens, quand j’avais 9 ans, il n’y avait qu’une fille dans la classe de CM à avoir les seins qui poussaient, elle s’appelait Valérie et elle nous disait que c’était horrible, que c’était comme si on t’enfonçait des aiguilles…

Je me souviens, quand j’avais 15 ans, je m’ennuyais le week-end.

Je me souviens, quand j’avais 15 ans, j’avais peur de toucher un garçon mais qu’est-ce que j’en rêvais !

Je me souviens, quand j’avais 20 ans, les manifs contre le CIP, les CRS qui faisaient du délit de faciès et qui frappaient un pauvre gars tout calme parce qu’il avait une crête verte sur la tête.

Je me souviens, quand j’avais 20 ans, j’ai rencontré l’homme de ma vie.

Je me souviens, quand j’avais 25 ans, j’ai accouché et mon premier cheveu blanc est apparu.

Je me souviens, quand j’avais 30 ans, j’étais mieux dans ma peau qu’à 20 ans.

Je me souviens, quand j’avais 30 ans, mon grand-père en avait 101.

Je me souviens, quand j’avais 100 ans, je m’étais bien débrouillée : pas rempli une seule fois ma feuille d’impôt !

Chantal se souvient…

Je me souviens, quand j’avais une minute, j’ai goûté mon premier champagne.
Je me souviens, quand j’avais trois ans, on avait une quatre-chevaux bordeaux (217 M 76) avec le lièvre et la tortue sur l’étiquette de rodage.
Je me souviens, quand j’ai eu sept ans, j’ai vraiment cru que j’avais l’âge de raison…
Je me souviens, quand j’ai eu dix ans, je suis devenue très vieille du jour au lendemain.
Je me souviens, quand j’ai eu vingt-trois ans, j’ai eu le vertige en me rendant compte que je me souvenais de ce qui était arrivé…vingt ans auparavant!
Je me souviens, quand j’ai eu cinquante-neuf ans, j’ai compris que je n’aurais jamais l”âge de raison.
Je me souviens (à suivre…)

Françoise se souvient

Je me souviens quand j’avais 1 minute, c’était en automne, le fameux automne 47 qui donna de si bons vins qu’on put en ouvrir quelques bonnes bouteilles plus de vingt ans après.

Je me souviens qu’1 minute après ma naissance, je criais, je pleurais … alors que tous les autres autour étaient joyeux, allez savoir pourquoi !

Je me souviens que pour mon père c’était une revanche sur les années noires, une nouvelle raison de vivre. Il avait déjà 38 ans et venait de faire, dans la foulée après ses études, 2 ans de service militaire et 5 ans de captivité.

Je me souviens quand j’avais 1 minute qu’il n’y avait pas le téléphone dans toutes les maisons, ni même de salle de bains.

Je me souviens quand j’avais 1 minute qu’on mettait des langes bien serrés aux bébés pour leur faire le dos et les jambes droites, en plus de les garder au chaud, je me souviens que j’ai essayé de protester, en vain.

Je me souviens quand j’ai eu 10 ans. Le numéro de téléphone de mes parents était le 4. Je venais d’entrer en 6ème au « grand lycée » et j’apprenais le latin.

Je me souviens de Jules César, de Cicéron et du « De Viris », de Virgile et des Bucoliques, de « rosa la rose », du supin et de l’adjectif verbal, du Gafiot que nous devions toujours avoir sous la main quoiqu’il arrive (le dictionnaire latin français, mais pas l’inverse,était vraiment volumineux mais quel plaisir quand on trouvait une phrase entière traduite dans la traduction du mot).

Je me souviens de mon premier stylo à encre, un Stypen, qu’on rechargeait en le trempant dans la bouteille qui de temps en temps fuyait dans le fond du cartable. Un jour je l’ai démonté pour comprendre comment ça fonctionnait et bien sûr, je l’ai endommagé.

Je me souviens des quatre heures de mes dix ans : deux tranches de pain de deux livres avec du beurre et deux carrés de chocolat Poulain. Je faisais la collection des images.

Je me souviens que 2 jours avant mes dix ans, Spoutnik a été lancé. A peine un mois après, c’était au tour de la petite chienne Laïka d’aller faire un tour dans l’espace …

Je me souviens quand j’avais dix ans, on disait que dans le haut du Passage Pommeraye à Nantes, il ne fallait pas s’attarder car le magasin de lingerie cachait un trafic de traite des blanches. Je n’avais alors aucune idée de ce que cela signifiait mais comme toutes les autres filles avec qui je faisais le trajet, j’avais peur et je passais vite.

Je me souviens que dans le quartier très chic où habitait ma grand-mère, je me suis souvent amusée à tirer les sonnettes des beaux hôtels particuliers.

Je me souviens qu’en tant qu’aînée, il fallait toujours que je montre l’exemple. (Ceci ne va pas du tout avec ce qui précède mais démontre le désarroi et la colère dans lesquels je me trouvais à cause de cette position).

Je me souviens quand j’ai eu 100 ans, on m’a fait une grande fête avec des fleurs, de la musique, des compliments, des gâteaux et de la Clairette de Die, cuvée impériale. On m’a même invitée à danser.

Je me souviens que j’étais la trisaïeule de plusieurs petits enfants mais je ne me souviens plus combien.

Je me souviens quand j’ai eu 100 ans que Michaël et Frédérique avaient 70 ans.

Je me souviens quand j’avais 100 ans qu’on pouvait se téléporter n’importe où en indiquant sa destination au récepteur universel personnel installé dans chaque logement.

Je me souviens quand j’avais 100 ans qu’on venait me voir pour me demander comment on faisait la tarte aux pommes, la soupe au potiron ou les blinis maison.

Je me souviens quand j’avais 100 ans que tous les enfants me montraient du doigt quand ils me voyaient passer en bicyclette parce qu’il n’y en avait presque plus.

Je me souviens quand j’ai eu 100 ans. Je me suis dit que j’en reprendrais bien pour 100 encore, parce que je n’avais pas eu le temps de tout lire, que j’aimerais bien encore manger les fraises et les salades de mon jardin et aussi voyager pour continuer de voir tous mes amis dispersés.

Lucie se souvient

Je me souviens… quand j’avais une seconde… j’étais si petit que personne ne me voyait !
Je me souviens… quand j’avais une semaine, j’étais capable de m’accrocher n’importe où… sans les mains ni les pieds !
Je me souviens… quand j’avais un mois… mon cœur commençait à battre
Je me souviens… quand j’avais deux mois, ah, quand même, on remarquait ma présence !
Je me souviens… quand j’avais trois mois, j’étais capable de manger la tête sous l’eau
Je me souviens… quand j’avais quatre mois, la nage et les pirouettes aquatiques n’avaient plus de secret pour moi !
Je me souviens… quand j’avais cinq mois, je pouvais donner des coups de pied… très fort !
Je me souviens… quand j’avais six mois, j’entendais tout !
Je me souviens… quand j’avais sept mois, je pouvais même ouvrir les yeux !
Je me souviens… quand j’avais huit mois, j’avais un faible pour les sucreries et je devenais de plus en plus rond!
Je me souviens… quand j’avais neuf mois, je me présentais au monde … et ils se sont tous mis à compter mon premier mois… puis mon deuxième…
Aujourd’hui, d’après eux, j’ai neuf mois… mais demain ?

Michaël se souvient

Je me souviens, quand j’avais une minute, le médecin de famille a dit qu’il se souviendrait de moi toute sa vie.

Je me souviens, quand j’avais une minute, j’étais déjà rentré à la maison.

Je me souviens, quand j’avais une minute, mon frère avait choisi mon prénom.

Je me souviens, quand j’avais une minute, je n’étais pas bien grand.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, j’étais plutôt grand pour mon âge.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, je rangeais soigneusement ma raquette de ping-pong entre deux cahiers dans mon lourd cartable de collégien.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, j’étais délégué de classe.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, M. Bracassac, mon professeur de sciences naturelles, était très grand, très sévère et on hésitait à rire lorsqu’il imitait Louis de Funès.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, mon frère commençait son apprentissage de la pâtisserie et tous les dimanches, il ramenait des tas de gâteaux.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, le Principal du collège avait monté un atelier théâtre et que nous avions joué des sketches de Raymond Devos et le Malade Imaginaire.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, j’avais dû apprendre le « latin de confiture » de la fin de l’acte III.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, mes meilleurs copains s’appelaient Jérôme Babin et Sébastien Fiorotto.

Je me souviens, quand j’avais dix ans, mon premier ordinateur, un Amstrad CPC 464 à cassette et écran monochrome vert mettait plus de trois minutes à charger un jeu.

Je me souviens, quand j’avais cent ans, je parlais tout le temps du temps d’avant, celui où j’étais musicien avant d’avoir été instituteur.

Je me souviens, quand j’avais cent ans, mes petits enfants me demandaient ce que c’était un instituteur.

Je me souviens, quand j’avais cent ans, j’avais relu les 11 351 articles et les 36 879 commentaires publiés sur ce blog.

Je me souviens, quand j’avais cent ans, j’étais plutôt content de la vie que j’avais eue.

14 commentaires

  1. Françoise dit :

    Bonjour Emmanuelle ! Si je peux me permettre un conseil de "pro" en atelier d’écriture : fais lire les textes (enfin pour moi c’est OK, il faut que les autres donnent leur permission), APRES leur propre écriture, sinon tu induis trop et ce sera pour beaucoup une tentative de faire pareil, alors que les enfants ont une telle imagination ! Mais dis leur aussi qu’on a le droit de TOUT écrire, y compris des choses "pas vraies". J’ai personnellement un souvenir cuisant et tout à fait inoubliable de ce respect de vérité qui date de ma classe de 6ème. Le sujet de rédaction était : "Le réveil sonne. Il est 7 heures et vous avez du mal à vous réveiller, racontez". OR, à cette époque, je sautais du lit aux aurores. (Crois moi, ça a bien changé). Le dilemme fut effroyable : mentir ? ou transgresser le sujet ? Puis-je me permettre un deuxième conseil, mais peut être est-ce enseigné maintenant dans les IUFM ?
    Si tu fais "atelier d’écriture" (et je t’y encourage à 200%), ne corrige pas les fautes d’orthographe, en tout cas pas dans la même séance : ils y perdraient aussi en spontanéité et en confiance. Je sais, je sais, c’est difficile pour un enseignant de faire la part des choses, peut-être est-ce même impossible déontologiquement parlant. Personnellement, je suis une adepte inconditionnelle de la grammaire, de l’orthographe et de tout ce qui constitue les questions de linguistique et aussi des ateliers d’écriture,  MAIS je crois qu’il faut poser ses pieds au bon endroit devant chaque objectif : s’agit-il de les faire s’exprimer OU BIEN de leur faire adopter la norme ? Tu vas me dire les deux bien sûr ! mais je crois qu’il faut y aller pas à pas.
    Excuse moi, tu vas sans doute te demander de quoi je me mêle, c’est ça la passion !

  2. Michaël dit :

    Bienvenue par chez nous Emmanuelle. Pas de souci pour moi non plus pour faire lire mon texte. Je ferai les mêmes remarques que Françoise quant à l’ordre des choses. Attends d’être venue à bout de leur écriture avant de faire lire ce que d’autres ont fait de la même consigne.
    Pour ce qui est de l’orthographe et de la grammaire, c’est sûrement ce qui est le plus compliqué à gérer lors de séances d’expression écrite. Dans un cadre scolaire, l’atelier d’écriture est utile pour élargir les possibles (si tu ne l’as pas lu, je t’invite à découvrir La grammaire de l’imagination de Gianni Rodari), mais il ne faut pas perdre de vue que le but est qu’ils parviennent à écrire un texte de vingt lignes dans une langue la plus correcte possible. Il faut y aller pas à pas : introduire la relecture, donner les outils, bannir le rouge, laisser le temps… Personnellement, au fur et à mesure que l’on avance dans l’année, j’ajoute des types de fautes qui doivent disparaître des productions. On ne peut pas leur demander de veiller à tout du premier coup : écrire un texte cohérent et sans faute. Par contre on peut exiger une lisibilité minimum (et je ne parler pas que de faire de jolies lettres!)

  3. Françoise dit :

    C’est sûr, enseignant oblige, l’impasse totale sur la norme est difficile à faire ! Le livre signalé par Michaël devrait faire partie de toute bonne bibliothèque d’instit !

  4. Emmanuelle dit :

    Merci pour vos accords et vos conseils. On commencera ce thème d’écriture après les vacances de février. Je vous tiendrai au courant!